Et de deux,

Après un premier Monte-Carlo 2013 au volant d’une Mitsubishi Lancer Evo IX, puis le Rallye d’Allemagne en 2014 au volant d’une Evo X, je n’avais plus roulé en compétition sur l’asphalte.

Les quelques participations aux différents rallyes historiques au volant de la Ford Ex-Blomqvist ou de la Peugeot Ex-Doenlen m’avait donné envie de repartir pour une belle aventure mais sans avoir trop de temps à m’y consacrer.

Et puis mon ami Fred ARNAUD (copilote au rallye d’Allemagne) m’a appelé il y a un an en me proposant de racheter une Evo X, il avait pour objectif de se qualifier pour la finale de la Coupe de France à Marseille,

Après quelques recherches nous avons dons sauté le pas et acheté une Evo X préparée chez MML en Angleterre, avec toutes les Evo et homologuées pour les manches de WRC.

Fred a donc passé une saison chargée, avec beaucoup de très bons résultats et ponctuée par un très beau podium GrN à la finale 2017.

Ne me restait donc qu’à envoyer l’engagement pour le Monte-Carlo,

La fin de l’année est employée en parallèle à la recherche de budgets et de sponsors, que je tiens à remercier du fond du coeur pour leur aide et leur soutien.

Les semaines passent, la voiture est terminée.

L’équipe est montée, les réunions de préparation pour l’assistance et les ouvreurs s’enchainent et tout le monde est à 100%.

Quelques jours avant le départ on me propose une Evo X de route, ce sera le mulet parfait pour les reconnaissances et les ouvreurs, nous auront la même voiture sur place en cas de problème et elle me permettra de passer toutes les recos avec la même voiture, l’idéal pour se familiariser avec son gabarit.

Et nous voila en route avec Fred pour Monaco, les reconnaissances commencent, deux jours et demi dans la voiture à découvrir les ES, toutes différentes de ma celles de 2013.

La voiture passe les vérifications techniques, nous la rechargeons sur la remorque et direction Monaco pour le départ devant le casino.

Après un routier de 3h nous avons juste la possibilité de changer les roues et nous rentrons directement dans le vif du sujet, Thoard/Sisteron en 1ère spéciale, 36 Km avec le passage du Col de FontBelle sur la glace, avec les pneus slicks, autant dire que la descente n’a pas été très rapide, la voiture était juste incontrôlable sur 3cm de glace vive, on cherchait les rails de goudron.

Mais tout se passe bien et nous rentrons après 60 Km de chrono, une courte assistance et la voiture est au parc fermé, il est presque 2h du matin.

Et c’est reparti pour 2 boucles de 3 spéciales, nous partons le matin avec 4 pneus slicks tendres, les spéciales sont sales et piègeuses mais pas de neige en vue, après 140 Km de chrono nous rentrons à Gap.

Le troisième jour par contre sera différent, les ouvreurs nous appellent pour nous prévenir des chutes de neige abondantes dans la première spéciale, nous partons donc en clous, le premier virage la voiture sous-vire, idem dans le second, avant de doubler un concurrent dans le troisième virage, sa voiture coincé dans les rochers, on adopte donc une conduite plus propre et douce, et malgré le sentiment d’avoir vraiment assuré on signe un joli temps dans une des spéciales les plus durs du rallye, nombre de concurrents ont laissé des plumes.

Les deux tours s’enchainent et tout se passe bien, 90 Km de chrono et nous changeons les pneus pour le dernière spéciale de 25 Km, pas de neige mais des cordes sales avec beaucoup de boue, le choix des neiges est plus judicieux.

Nous arrivons à Gap pour la dernière assistance du rallye, après celle-ci nous devons effectuer les 3h30 de routier pour Monaco ainsi que les 65 Km des 4 Es de dimanche sans aucune assistance, nous avons juste la possibilité de changer les roues dimanche matin à Monaco, autant dire qu’il faut être prudent et attentif et ne pas faire d’erreur.

D’autant que les ouvreurs nous appellent pour nous prévenir que la montée du col du Turini est sèche mais que le plateau et toute la descente est verglacée, nous repartons donc en pneus neige, le dernier passage dans la descente du Col de Braus me laisse un superbe souvenir, alors qu’au départ j’avais dit à Fred « on ne prend aucun risque, pas de frein à main et on rentre au port, c’est la dernière ES » nous attaquons toute la descente, toutes les épingles passent au frein à main et le rythme est superbe, un vrai régal.

Nous arrivons donc à la dernière cellule, une belle poignée de main récompense nos efforts, on a fini notre Monte-Carlo.

Les ouvreurs nous escortent jusqu’au port et le palais nous attend pour la remise des prix.

Un deuxième Monte-Carlo très différent du premier, beaucoup de glace et de boue et les pièces qui vont avec, encore une superbe expérience avec une équipe au top et des amis autour,

Une fois de plus ceci ne serait pas possible sans nos sponsors et nos amis, alors merci à eux, merci à mon père et Jean-Pierre d’avoir endosser le rôle d’ouvreurs, et merci à l’assistance.

Merci encore à tous … et vivement la prochaine aventure.

Passionnément. ​ Philippe CHEVALLARD